La Nation et le Covid-19

La Nation et le Covid-19

Septembre 2020, la Nation et le Covid-19

L’incohérence actuelle des déclarations de protection ajoutée à une mauvaise information crée un trouble préjudiciable avec une observance réduite des gestes ‘barrière’ à la transmission du virus SARS-COV-2.

Sont-ils justifiés ? Exagérés ? Insuffisants ?

 

Pour faire des propositions solides en septembre 2020, il faut se rappeler que l’incertitude de l’existence est une gestion des risques et que le méconnu du virus Covid-19 est une obligation de prudence, pas un principe de précaution qui interdit tout et supprime les échanges, les débats, les représentations culturelles et sportives.

Si le masquage est antisocial, son port est un geste civique devant éviter le confinement qui met en jeu la « survivabilité » de l’anthropocène, car alors la vie sociale est anéantie, toutes les facettes de la culture annihilées, le commerce sinistré et l’industrie au chômage. Une forme d’économicide.

 

La contagion de ce virus est respiratoire et par recueil éventuel par les mains. La logique est donc d’éviter de recevoir les projections aériennes du virus dans les paroles ou la toux : une distanciation de 1 à 3 mètres entre les individus (selon la ventilation) et port de gants ou lavage fréquent des mains. A moins de porter un masque chirurgical que ne peut traverser le virus.

Mais qui doit porter le masque ?

Les porteurs de virus. Comment les déceler ?

Par un prélèvement nasopharyngé et afin de faciliter le dépistage de la Covid-19, les tests PCR sont totalement pris en charge par l’assurance maladie mais ne nécessitent pas de prescription d’un médecin.

Cela explique que seulement 2% des prélèvements soient positifs et cette masse inutile d’examens, rend dommageable que l’on ne puisse mieux les cibler, car ils demandent un protocole et un accoutrement de cosmonaute du préleveur. La surprise est qu’un malade suspect de cette infection, testé positif a souvent un entourage immédiat testé négatif, classant ce virus paradoxalement dans les peu contagieux.

Mais ceux qui sont dépistés atteints et asymptomatiques, qu’en faire ?

Les isoler, les confiner (quarantaine de 14 jours) a été la solution prise par des pays. La curiosité est que la majorité guérit spontanément à l’insu même du porteur et que la contagion est faible, l’entourage intime est souvent indemne (sans que l’on ait d’études scientifiques sur ce point).

Hélas, 1% des atteints (à 0,3% pour d’autres) se retrouvera en soins intensifs de réanimation avec une létalité importante, là où le manque de lits a conduit à une surchauffe des conditions de travail et à des choix inacceptables.

A-t-on remédié à cette déficience ?

Où sont les constructions de nouveaux hôpitaux, les articulations entre médecines de ville et hospitalières, les tests de dépistage pour tous…prescrits à bon escient par le médecin et non pas pour calmer une angoisse non justifiée.

 

Le désastre s’est joué aussi dans l’enclos des instances médiatiques où, sortis de l’ombre, des ‘professeurs’ se contredisaient, ne se limitaient pas à reconnaître leur ignorance et que la méthode scientifique ne peut qu’observer, faire des études, des tests. Elle n’en n’avait pas les moyens. Alors ces gens de savoir ont piloté les politiques de décision, puis la bataille des chiffres commença, les négligences passées et actuelles furent oblitérées… Eviter la honte du nombre des décès supérieurs aux pays voisins était la priorité.

 

Les soignants, les malades, la population sont dits « en guerre ». Comme ils peuvent ils la font, ‘en bricolant’, en sélectionnant…

Le confinement, terrible isolement sans « solitude assistée » fut obtenu et entretenu par un consentement de peur.

 

En août on comprend !

Tout ça pour ça !

La liberté et l’économie abolies parce que l’on n’avait pas prévu un service sanitaire valable et les moyens de protéger la vie jusqu’à son terme. Il fut plus facile d’instaurer une nouvelle forme d’euthanasie dans les EPHAD, de laisser mourir ceux qu’on aurait pu sauver !

Trop c’est trop, en 1957 la grippe asiatique avait été bien plus meurtrière et le fonctionnement du pays n’avait pas ralenti. La politique actuelle cache sa nullité en brandissant des effets apocalyptiques, en attisant la peur, non pas en réveillant l’esprit critique ni l’intelligence.

Pourtant chacun est conscient que le retour à la normalité perdue ne sera possible qu’avec une discipline sociale et hygiénique, chacun étant le gardien de lui et de son voisin.

Le brassage de la population lors des transhumances vacancières et le délai de 14 jours d’incubation avant les manifestations de la maladie font qu’à partir du 15 août le taux d’hospitalisations en réanimation devait donner une idée directive sur une deuxième vague d’infection.

 

Pour faire des propositions solides en septembre 2020, pour parler vrai il faut se baser sur des chiffres, des statistiques récentes à la suite du brassage des populations pendant les vacances depuis début juillet.

L’incubation de 5 à 14 jours avait fait prévoir qu’une deuxième vague serait visible vers le 15 aout. La contamination aura forcément gagné du terrain, augmentant d’autant le nombre de personnes ayant contracté le virus et les hospitalisations. Son suivi est précisé par les chiffres donnés par le site SpF de la Santé publique de France. Sont-ils assez précis ?

On doit tenir compte du décalage temporel incontournable puisque le nombre de morts de la semaine correspond à l’état de la contamination d’il y a plusieurs semaines. En effet, entre le moment où une personne est contaminée, tombe malade et le moment où elle va décéder, il va s’écouler le temps d’incubation (de 2 à 14 jours), mais aussi la période plus ou moins longue de soins. Sans études scientifiques comparatives l’extrapolation du nombre de personnes atteintes donne donc une simple estimation.

Quelles sont les données ?

Celles de Santé Publique France (SPF) où l’on souligne l’importance du respect des gestes barrières et de la triade Tester—Tracer—Isoler permettant de limiter la propagation du virus

  • Si l’on prend la semaine du 31 juillet, le site (SpF), signale :

8203 CAS confirmés de Covid-19

65% asymptomatiques

105 admissions en réanimation

79  décès, incluant Ehpad, EMS et hospitalisations

Sans préciser ceux qui sont morts hospitalisés, où les plus de 75 ans sont moins de 10%. On peut penser que l’immense majorité des décès ont eu lieu hors hôpital.

En effet la surveillance de la mortalité au cours de l’épidémie de COVID-19 du 2 mars au 31 mai 2020 en France a montré des chiffres éloquents.

Anne FOUILLET chargée de cette étude avait conclu qu’avec les DATA de SpF sur 25.030 décès, 23.400 avaient plus de 65 ans.

« Parmi les 25 030 décès en excès (dus au Covid-19) toutes causes confondues, 23 400 personnes décédées étaient âgées de 65 ans ou plus (soit plus de 93% des décès en excès, +18,2% par rapport à la mortalité attendue dans cette classe d’âges) et 1 510 personnes étaient âgées de 15-64 ans (+7% par rapport à la mortalité attendue dans cette classe d’âges). Dans cette dernière classe d’âges, ce sont les personnes de 45-64 ans qui ont été touchées (+9% par rapport à la mortalité attendue). Inversement, la mortalité chez les enfants de moins de 15 ans a diminué de 14% sur la période au niveau national (-170 décès). «

C’est dire que 93% des morts furent les retraités, dont les plus de 75 ans furent quasiment exclus des services de réanimation et même en Ehpad les plus de 68 ans rejetés des services hospitaliers (Le Monde, 30/07/2020, page 7), ainsi ils furent rétrogradés à l’espérance de vie de 1945 !!!

Comment notre société a-t-elle pu être absente et ‘abandonner au dernier kilomètre’ ceux qui avaient cotisé toute leur vie ???

L’ONG Acted fait mieux dans le monde entier !

Les retraités sont donc la cible de cette pandémie, mais on ne peut pas leur proposer de vivre confinés, exclus de la Vie sociale.

 

 

IV-  Les chiffres clés en France au 15/08/2020, arrêtés à 14h (mis en ligne en fin de journée)

*Nombre de décès mis à jour quotidiennement pour les décès survenant à l’hôpital et chaque mardi pour les décès survenant au sein des Etablissements sociaux et médico-sociaux.

**Nombre de personnes testées positives en RT-PCR SARS-CoV-2 divisé par le nombre de personnes testées, sur les 7 derniers jours consolidés.

 

 

Entre 30 354 décès le 11 août et 30 409 le 15 aout, 55 nouveaux morts, dont seulement 4 à l’hôpital. On voit que les plus atteints sont très largement les personnes âgées en institutions et que cette épidémie est relativement banale pour les autres.

Entre-temps, aucun renseignement n’est proposé sur les dosages sérologiques d’anticorps. Savoir si 5%, 10%, 50%, 70% de la population ont été immunisés, serait très important ! Car à titre individuel, il est rassurant de savoir que l’on a développé l’infection, et qu’on n’a donc plus, en principe, de risque d’attraper le virus. Et sur le plan national, 70% d’immunisés non pathologiques confirmeraient que l’on peut attendre le vaccin plus sereinement.

 

Que sait-on de plus sur la transmission du virus Covid-19 ?

1-Bien que la transmission des porteurs asymptomatiques ait été rapportée, le risque de transmission des patients pré-symptomatiques ou symptomatiques est considéré comme plus élevé. L’excrétion d’ARN viral est plus élevée au moment de l’apparition des symptômes et diminue au fil des jours ou des semaines.

2-La transmission de l’enfant à l’adulte semble être très rare.

3-Ni la transmission d’origine hydrique du virus SARS-CoV-2 chez l’homme, ni l’apparition du virus DU SRAS-CoV-2 dans l’environnement de l’eau de mer n’ont été prouvées à ce jour.

4-Par voie aérienne expulsé dans l’air jusqu’à 3 mètres de l’émission par la toux ou paroles d’un porteur du virus, et par dépôt du virus sur les objets où il a atterri pour un éventuel recueil par les doigts portés au nez.

 

C’est dire qu’il faut, pour se protéger :

-soit une distanciation de 1,5 à 3 mètres,

-soit le port d’un masque filtrant ou empêchant le passage du virus.

-Et toujours se laver les mains

 

Quelle est l’efficacité des masques ?

Les masques maison ont une efficacité utile [Professional and Home-Made Face Masks Reduce Exposure to Respiratory Infections among the General Population, 2008] mais moindre que les masques chirurgicaux qui filtrent à 1OO% du porteur à l’extérieur et permettent de filtrer 80 % des particules extérieures ayant des tailles minuscules, jusqu’à 0,007 micron, 14 fois plus petit que le coronavirus, [Disaster Medicine and Public Health Preparedness 7(4):413-418, August 2013].

C’est dire que le port du masque est une protection totale de l’autre dans la transmission aérienne du virus. Parce que le mode de transmission primaire des coronavirus humains est le contact de personne à personne par des gouttelettes respiratoires générées par la respiration, les éternuements, la toux, etc., ainsi que le contact (contact direct avec un sujet infecté ou contact indirect, transfert à la main contaminée vers la bouche, le nez ou les yeux).

Le masque n’est pas une muselière mais une protection de l’Autre… Un effort individuel louable doit être encouragé et expliqué dans la période actuelle postmoderne où règne l’individualisme méprisant la Nation.

Mais dès que le masque est porté et changé tous les jours, la population peut se côtoyer, donc : reprise totale des réunions, des spectacles, des activités sportives sans limitation de nombre !

 

Propositions pour septembre :

A-Dépistage sérique des anticorps Covid-19 pour tous ceux qui ont un contact avec le public. Recueil de toutes ces données pour connaître le taux de contaminés en fonction de l’âge, de la profession, du lieu.

Les négatifs n’auront qu’un masque à porter, la distanciation inutile.

Les positifs auront, prescrit par le médecin, un test PCR nasal pour isoler les contaminants persistants.

B- avec le masque reprise de toutes les activités sans limitation de nombre :

1-reprise totale des activités des classes scolaires de tous niveaux, ainsi que dans les bâtiments publics et privés

2-disparition totale de la distanciation  ( de 2 à x mètres, à La Poste…)

3-déambulation sans limites dans tous les espaces confinés (gares, supermarchés, boulangerie, salles de sports, théâtres, salles d’attentes, transports en communs…) et les espaces extérieurs populeux quels qu’ils soient (marchés, rues commerçantes, files d’attentes sans distanciation ).

C- Sans le masque : imposer une distanciation de 1,5 mètre (restaurant et lieux confinés), sauf pour les intimes qui ont choisi le plaisir de courir un risque de plus dans leur existence.

Plus le lavage de mains pour tous, répété dès que l’on change de lieu pour toucher un vêtement, un article, et une fois rentré chez soi etc…

 

Cette discipline permet dans ces conditions une reprise proche de la normale et totale de toutes les activités professionnelles, éducatives, sociales, sportives, culturelles etc…

Mais le politique est frileux de responsabilités, est transi d’un risque pénal aussi choisit-il d’être sourd et aveugle dans sa lutte de pouvoirs altérée d’idéologies inconscientes d’agir à la jonction entre le monde d’avant, avec ses croyances dépassées, et celui de demain construit au présent par des actes irréfléchis dont on ne peut prédire les conséquences.

Depuis trente ans la politique vit à la petite semaine, ne sait plus proposer un horizon à 10 ans, ni justifier des efforts avec des acquis pour tous. Où sont les Plans gouvernementaux prévisionnels à 30 ans ? L’état-nation a disparu avec l’abandon des banlieues et la société s’est défaite avec le matraquage des gilets jaunes. La décomposition des structures hospitalières a obligé de limiter les soins, d’exclure les ‘personnes âgées’.

Le gouvernement, s’est-il instruit de ses erreurs ?

Menacer de re confinement est un mépris de la maturité des français et un signe de faiblesse d’incompétents.

A-t-il reconstitué les lits supprimés de réanimation dans tous les départements ?

A-t-on collationné tous les tests sérologiques ?

A-t-on 100 millions de masques à utiliser journellement et à offrir à la population si on veut lui imposer ?

Cet investissement coutera beaucoup cher moins qu’un nouvel confinement.

 

Depuis le 31 janvier 2020 où l’urgence internationale a été décrétée par l’OMS, la solidarité mondiale a compris que son altruisme était intelligent, le port du masque est un égoïsme réciproque de respect de l’Autre pour survivre et pour ne pas perdre du temps, et la vie, avec une maladie évitable.

Le bénéfice de cette pandémie sera, peut-être, aussi bien sur le plan national que personnel, la possibilité de passer d’un moi indifférent aux autres et d’un monde communautaire à une vision globale humanitaire où l’OMS aurait enfin pleins pouvoirs de pénétrer dans tous les pays pour dépister et tester les nuisances.

 

 

Dr F Naudy