L’avenir de la France passe par la défense et la promotion de sa langue

L’avenir de la France passe par la défense et la promotion de sa langue

La langue française est intime à la nation. Je dirais même qu’elle est le signe marquant de notre peuple, de sa grandeur et de la solidarité de chacun envers tous et de tous envers chacun. La blesser, l’humilier, la contester dans sa dimension et son utilité, revient à mépriser et à trahir la France. Le français nous a lentement fédérés, dépassant les parlers locaux, pour mieux exprimer ce que nous avons en commun. Elle nous a éduqués et a fait de nous un ensemble humain « à part ». Elle transmet donc notre histoire, notre culture et, j’ose l’affirmer, notre civilisation. Elle est un fluide qui irrigue une communauté. Elle va bien au-delà de la République française, ayant été adoptée et défendue par d’autres peuples qui, depuis leur imprégnation linguistique, partagent avec nous une sensibilité commune. C’est d’une telle évidence que nous ne le remarquons pas. Ainsi, elle me rend, personnellement, plus à l’aise, en Suisse romande en Belgique wallonne, au Québec et en Afrique francophone, ou avec quiconque parlant français, plutôt qu’en Suède, Hongrie, Allemagne ou, naturellement, dans les pays anglophones. Ma langue est mon identité.

Aussi, quand je vois des enseignants d’université, apparemment de haut niveau, prêcher pour un changement de langue d’enseignement, au moins partiel, je ne peux éviter, de sentir monter en moi, une vague d’aversion et de dégoût. Il en est malheureusement de même quand un de nos responsables politiques ou économiques, torture sa bouche, sans doute par masochisme, lâcheté ou plus sûrement par incommensurable bêtise, en essayant de s’exprimer en anglo-saxon sur des sujets sensibles qu’il présenterait bien mieux et plus justement en français. Tous ces gens qui nous disent être grands, ne sont, en réalité que les dévoués relais, de l’anglo-saxomanie. J’ai encore en mémoire un officier supérieur se félicitant que l’anglo-saxon soit la langue de travail unique de l’OTAN. « Nous parlons tous la même langue », disait-il avec un large sourire! Nous aurions pu nous attendre à plus  de réflexion et de patriotisme de la part de quelqu’un censé servir la France. Aujourd’hui, cette dérive prend des proportions invraisemblables. Elle est aggravée par le monde médiatique qui semble trouver intelligent et normal de truffer, publicités, commentaires, et entretiens de vocables venus des États-Unis, rejetant, ou ignorant, leurs équivalents en français. Elle tue l’expression artistique sous toutes ses formes en imposant des références étasuniennes ou, dans une moindre mesure, britanniques. Il nous faut constater que ce dangereux monopole se fait aussi au détriment de divers pays de riches traditions et usages, qui, n’en doutons pas, pourraient offrir au monde leur production culturelle, si elle n’était pas écrasée ou rejetée. Cette attitude nous confirme, ainsi, le mépris de notre peuple par une part de ses élites dont une immense majorité ne comprend pas ce qui se dit ou s’affiche. Le système démocratique est donc en cause.

Notre langue, dans sa longue histoire, a connu toutes sortes d’apports étrangers qui lui ont permis de s’affiner et de devenir l’outil de communication et de création, élégant et précis, que toute honnête personne reconnaît pour tel. Mais aujourd’hui il ne s’agit pas de ce mouvement légitime et naturel, mais d’une véritable invasion, avec son lot de collabos, visant à l’anéantissement de la langue française, par pollution et désinformation, dans son rôle et sa dimension mondiale.

Dès lors, la question suivante se pose: qui a intérêt à détruire notre langue? il y a, ne nous y trompons pas, une volonté délibérée du système ultra libéral dirigé par une caste étatsunienne et ses séides. Le club Bilderberg, George Sorros, Mark Zuckerberg, Bill Gates et les visiteurs de Davos en sont les relais les plus connus. Il y en a d’autres. Une langue, par elle-même, est porteuse d’idées et de solidarités. La langue anglo-saxonne véhicule, ainsi, les souhaits et principes de domination et de mondialisation. La barbarisation du monde passe par cette langue.

Ce n’est donc pas seulement sur notre langue que la menace pèse, mais c’est sur la nature même de la France. Son indépendance, sa civilisation, son rôle dans le monde et sa grandeur, sont aujourd’hui savamment mis en cause, tout comme la liberté de penser et d’agir de ceux qui, avec nous, partagent cette langue.

L’état de la langue est un indicateur de l’état de notre nation, à l’instar des indicateurs médicaux qui signalent les maladies les plus graves. Le français n’est pas une langue comme les autres. Elle est universelle ainsi que le constatait Rivarol. Elle est porteuse non seulement de culture et de savoir, mais elle est intime avec une forme de philosophie et d’éthique. Elle établit un lien fort avec de hautes valeurs que seuls ses mots savent exprimer. Elle est donc une langue d’union de tous ceux qui la respectent et la partagent. Je dirais qu’elle est un témoin de civilisation.

Or notre langue est malmenée, méprisée, reléguée parfois au rang des inutilités et regardée comme un obstacle à la modernité. Ceux qui refusent sa beauté, sa justesse et son rôle, et acceptent toutes les blessures qu’elle subit, ne font rien d’autre que confirmer, dans leur attitude à son égard, leur vision de la France dans le monde. Ils lèsent non seulement la France, mais la civilisation. Ils agissent pour aligner notre pays sur les normes anglo-saxonnes aussi bien en économie, en droit qu’en politique. Ils dévaluent la France et tous les francophones. Ils le font sciemment pour parfaire la mainmise des principes étatsuniens sur la gouvernance du peuple français. Ils sapent notre indépendance, méprisent notre histoire et font fi des us et coutumes de tous ceux qui, parce qu’ils parlent français, en sont avec nous propriétaires.

À chacun sa place. Toutes les langues du monde sont respectables. Elles sont le signe de solidarités, de cultures et d’approches particulières de la vie. Certaines sont davantage parlées que d’autres,  certaines cohabitent avec une langue majeure, mais il est proprement dangereux pour l’humanité d’essayer de rendre l’une d’entre-elles unique. Les fallacieux prétextes qui cherchent à justifier l’invasion de l’anglo-saxon ne sont que des arguments pernicieux de tous ceux qui s’alignent, pour toutes sortes de raisons, sur l’impérialisme washingtonien. Certains pays, notamment du nord de l’Europe, totalement alignés sur les États-Unis, ont renoncé à défendre leur langue et participent de plus en plus à l’univers anglo-saxon. Ils finiront par ne plus exister en tant qu’organisations sociales spécifiques et indépendantes. Aussi refuser l’agression linguistique, c’est aussi défendre la France.

La pieuvre linguistique anglo-saxonne lance ses tentacules dans tous les domaines qui contribuent à la spécificité française. Il n’y a rien d’étonnant qu’elle avance simultanément avec la volonté affichée de communautariser la France, c’est-à-dire de détruire les fondements de la Nation. En effet, une juxtaposition de communautés n’a aucune raison de s’attacher à un patrimoine unificateur. Promue par l’impérialisme étatsunien, cette action délibérée trouve un allié réel dans la destruction d’un langage marqueur de l’unité du peuple français. Il n’y a rien de surprenant, non plus, de voir cette langue associée aux évolutions envahissantes d’organisations internationales comme l’Union Européenne ou l’OTAN dans lesquelles la France se perd.

Notre pays ne doit céder en rien, car il subit les assauts d’un autre impérialisme, celui de l’islam. S’il ne défend pas son identité linguistique qui le rattache à son histoire et à sa grandeur, il subira inévitablement un effondrement. La patrie disparaîtra et sera remplacée par un ensemble hétérogène  parcouru par une violence permanente utile à l’ultralibéralisme et à la volonté expansionniste de l’islam.

Henri ROURE

Secrétaire National chargé de la Défense