Gilles BOURDOULEIX appelle les adhérents du CNIP à voter Nicolas Sarkozy

Lettre de Gilles Bourdouleix aux adhérents du CNIP

Dans quelques jours, nous serons amenés à faire un choix crucial pour l’avenir de la France, pour notre avenir, l’avenir de nos enfants. Il s’agit d’un choix important qui engage notre pays pour les cinq prochaines années.

A la veille du premier tour de l’élection présidentielle, je n’étais pas complètement dans le vrai lors de mes derniers pronostics. Mais les sondeurs ont fait pire. Y compris dans les premières estimations au soir du 22 avril.

J’imaginais que Nicolas SARKOZY pouvait doubler François HOLLANDE dans l’ultime ligne droite. L’écart n’est cependant pas si dramatique. Il n’y a pas eu d’écroulement du Président sortant, gestionnaire d’une crise sans précédent et victime d’une campagne politico-médiatique haineuse comme on en voit rarement dans un Etat démocratique. Rappelons-nous des écarts annoncés au début de l’année.

J’annonçais une surprise avec un score élevé de Jean-Luc MELENCHON. Il est très en dessous de ce que prédisaient les sondages. Il est très au-dessus des premières tendances et redonne artificiellement des couleurs au Parti Communiste. Il a pris des voix à l’ensemble de l’extrême-gauche. Le couple POUTOU-ARTHAUD est loin du couple BESANCENOT-LAGUILLER de 2007 auquel il faut ajouter Madame BUFFET. L’addition 2007 de l’extrême-gauche est de 2 817 000 suffrages. Celle de 2012 essentiellement nourrie par Jean-Luc MELENCHON de 4 600 000. Le Front de Gauche a probablement bénéficié d’une frange socialiste qui ne se reconnaît pas dans François HOLLANDE, mais aussi d’un électorat qui aurait pu voter Marine LE PEN. C’est finalement un rassemblement très hétéroclite.

La véritable surprise est peut-être l’excellent score de Marine LE PEN. Elle fait passer le Front National de 3,8 millions en 2007 à plus de 6,4 millions en 2012.

Parallèlement, François BAYROU s’effondre : de 6,82 millions à 3,27. Curieusement haut en 2007, il retrouve un score centriste plus traditionnel.

Notons qu’il y a eu cette année 900 000 suffrages exprimés en moins. Ce n’est pas la poussée abstentionniste annoncée.

François HOLLANDE a gagné près de 800 000 voix par rapport à Ségolène ROYAL dont on sait qu’elle ne faisait pas l’unanimité dans l’appareil PS.

En revanche, Nicolas SARKOZY a perdu 1 700 000 voix en cinq ans.

Il y a une logique dans les mouvements de voix. En 2007, François BAYROU avait récolté au 1er tour un électorat socialiste qui rejetait Ségolène ROYAL. Cet électorat est retourné dans son camp naturel dès le 1er tour avec François HOLLANDE. François BAYROU ne garde qu’un électorat centriste habituel.
Le spectre centre et droite en 2007 représentait pour le 2ème tour un potentiel de 23 342 000 suffrages (en incluant NIHOUS et VILLIERS) en faveur de Nicolas SARKZOY. Or celui-ci obtint moins de 19 millions de voix. Cela confirme qu’une partie des électeurs de François BAYROU avait retrouvé son vote socialiste.

En 2007, avec un discours de droite décomplexée, Nicolas SARKOZY avait affaibli Jean-Marie LE PEN qui perdait beaucoup de voix par rapport à l’élection de 2002 qui l’avait vu se qualifier pour le 2ème tour. Mais le quinquennat n’a pas répondu aux attentes des français sur la sécurité, l’immigration, la question de l’Islam. Bien au contraire : à force de nier la réalité qui touche nos concitoyens au quotidien, on a laissé la possibilité à Marine LE PEN de réaliser un score historique pour le Front National. Et les responsables de la majorité continuent de jouer les autruches en donnant l’impression de mépriser les français qui crient leur désarroi en votant Front National. Entre un candidat FN et un candidat PS, je sais que je ne voterai pas pour le second. Les socialistes s’allient sans vergogne avec les trotskistes révolutionnaires à l’image de Jean-Luc MELENCHON faisant l’apologie de Cuba et de Fidel CASTRO. Je n’ai aucun état d’âme à affirmer comprendre les électeurs du Front National, même si je n’ai pas grand chose à partager avec Marine LE PEN et ses sbires.

Il reste le 2ème tour.

Si l’électorat Front National vote Nicolas SARKOZY, si l’électorat centriste rejoint sa famille politique, le Président sortant sera réélu. Cela fait deux «si »… Et la logique de cette élection est complexe tant le facteur de rejet de Nicolas SARKOZY est fort. Des électeurs de la majorité votent de façon irrationnelle parce qu’ils ne veulent plus de Nicolas SARKOZY.

Or, il n’y a pas de percée nationale de la gauche. Donc toute voix naturelle qui manquera à Nicolas SARKOZY profitera par défaut à François HOLLANDE. Voter blanc ou s’abstenir, c’est voter François HOLLANDE. Le message est clair. Il faut le dire et le redire.

Je crois avoir une légitimité pour exprimer cette opinion. Je n’ai pas aimé ce quinquennat. Je n’ai pas aimé l’ouverture qui n’a rien apporté sinon des ingrats qui après avoir profité du système crachent dans la soupe. Je n’ai pas aimé l’appel à des gens qui ne connaissaient rien à la politique qui n’avaient aucun état de service sur le terrain. Je n’ai pas aimé la gouvernance déséquilibrée avec le Premier Ministre. Je n’ai pas aimé que nous n’allions pas au bout des réformes et que par lâcheté on ignore les questions fondamentales de société. Je n’ai pas aimé l’image souvent fondée d’une majorité plus préoccupée des nantis que de ceux qui souffrent.

Beaucoup de français n’ont pas aimé ce que je n’ai pas aimé.
Ils se sont défoulés au 1er tour. Quant à moi j’ai voté Nicolas SARKOZY.

Le choix est maintenant simple: Nicolas SARKOZY ou François HOLLANDE. On ne juge pas un bilan ; on ne revient pas sur le passé. On décide de l’avenir de la France. Nicolas SARKOZY n’est pas parfait. Mais François HOLLANDE nous conduira à la faillite économique et à la ruine des valeurs de notre société.

Le moment n’est plus aux mouvements d’humeur.
Le temps est venu de ne penser qu’à la France. C’est-à-dire de voter Nicolas SARKOZY.

Je sais pouvoir compter sur votre engagement.

Gilles BOURDOULEIX