Quel est ce principe ?
Le principe de laïcité a deux aspects. Tout d’abord, la laïcité propose à chacun de pratiquer la religion qu’il souhaite en toute liberté.
Ensuite, et c’est l’autre aspect de la laïcité, c’est de faire en sorte que les lois de la République protègent chacun des citoyens des abus éventuels de telle ou telle religion.
Donc la laïcité c’est encore une fois un principe républicain qu’il faut respecter et appliquer.
La question de la laïcité amène à une réflexion autour d’un vrai problème qui se pose dans notre société : celui de l’intégration.
Lorsque quelqu’un s’installe dans un pays, il doit être capable de s’intégrer à ce pays. Et en s’intégrant, il doit faire en sorte que la génération d’après soit assimilée, c’est-à-dire qu’elle vive selon les us et coutumes de ce pays.
Je le dis souvent, il y a dans nos coutumes, des choses que l’on mange, il y a des façons de s’habiller. Il y a tout un tas de choses qui font que nous sommes en France.
Personnellement, je n’impose pas dans un autre pays de manger ceci ou cela ou de ne pas le manger ; de s’habiller de telle ou telle façon. Chaque pays a les pratiques et traditions qu’il choisit.
Or, on est en France. Et, en France il y a une tradition. Il y a une tenue vestimentaire pour les hommes, pour les femmes, qu’il faut adopter si on veut faire en sorte que ses enfants, ses petits-enfants soient assimilés, c’est-à-dire qu’ils soient totalement des enfants de la nation française. Parce que c’est ça l’essentiel.
On oublie trop souvent ce qu’est la définition de la Nation qu’avait donnée dans une merveilleuse intervention Ernest Renan en 1880 au Collège de France qui était de dire « la Nation ce n’est pas une couleur de peau, une religion. C’est la reconnaissance d’une histoire et la volonté de construire l’avenir ensemble ».
Si on n’est pas capable de reconnaître l’histoire en s’intégrant, s’assimilant, en s’impliquant parfaitement dans la société, dans la Nation, je pense qu’on a rien à y faire. Si on est pas capable d’avoir envie de construire quelque chose, en commun, qui corresponde à ces valeurs nationales avec la protection des lois de la République, des principes de la République, je crois qu’on a rien à faire dans ce pays.
Pour répondre à votre question sur les menus. En France, on mange de tout. Alors si on n’a pas envie d’en manger le jour où il y a ça ou ça à la cantine et bien on ne va pas à la cantine. C’est aussi simple que cela. Je ne vois pas pourquoi tous les contribuables paieraient, des menus spécialisés pour quelques uns parce que avoir différents menus représente un coût.
Vous savez, j’ai un jour expliqué à quelqu’un qu’on peut croire en Dieu, ne pas croire en Dieu, on a une religion ou une autre. Mais j’ai souvent dit, si il y a un Dieu quelque part et qu’il est là pour nous embêter à manger ceci ou cela, s’habiller de telle ou telle façon, franchement j’espère que ce n’est qu’une illusion. Si Dieu est là pour nous inspirer à être plus humain, être plus solidaire, à essayer de construire des sociétés de paix, alors j’espère qu’il est quelque part. Pour le reste, chacun pratique la religion qu’il souhaite dans son domaine privé.
Il faut bien se souvenir aussi que notre société s’est construite à partir d’un certain nombre de principes religieux issus de la religion chrétienne, qui est, je le rappelle, la religion dominante de l’Europe occidentale. Or, ces valeurs qui sont issues aussi de cette religion comme de plein d’autres choses d’ailleurs, ce sont les valeurs de notre Nation. Donc elles doivent être respectées. Et si on ne veut pas les respecter, si on ne veut pas s’y plier tout en ayant sa propre religion et ses propres convictions, je le redis on n’a rien à faire dans cette Europe occidentale et en France. Chacun doit faire un effort. Un effort pour accepter l’autre avec ses différences. Mais aussi un effort essentiel de l’autre pour faire en sorte que ces différences ne viennent pas remettre en cause sa possibilité d’intégration parfaite, et je le répète pour les générations suivantes, d’assimilation, tel que le disait Renan. C’est à dire avec la reconnaissance de l’appartenance à l’histoire qui s’est écrite et ce, même si sa famille ne l’a pas vécue. Et puis dans le même temps, la volonté de construire l’avenir ensemble sur la base de ces lois républicaines, de ces principes républicains, de ces valeurs nationales.
M. Valls parle souvent avec erreur, des » valeurs républicaines « . Ça n’a pas de sens. Parce que les valeurs c’est subjectif. Les principes, c’est objectif. Or la République donne des principes objectifs. La Nation elle a des valeurs subjectives qu’il faut accepter si on veut ensuite être parfaitement protégé par les principes de la République ».