Copenhague, un lieu à la mode

Décidément, tout le monde se précipite à Copenhague pour se faire voir !

Dans les allées ont peut croiser Ségolène Royal, Alain Juppé, Yves Cochet, Jean-Jacques Queyranne, les diplomates affairés du monde entier, des représentants des ONG. C’est un grand barnum environnemental. Vous êtes arrêté par des altermondialistes angoissés qui vous expliquent sur un fond dramatique que la calotte glaciaire fond, ce qui n’est pas réellement une nouvelle, ou que la biodiversité est menacée.

Les végétariens vous expliquent qu’en mangeant des légumes vous sauvez la planète et des jeunes gens pleins de bonne volonté, déguisés en ours polaires ou en champignons, vous présentent d’aimables scénettes vous invitent à vous mobiliser pour sauver la terre. Mais au-delà du folklore et des mondanités politiques, les négociations sont entrées dans l’habituelle phase de dramatisation qui précède un éventuel accord. Aujourd’hui, il semble acquis que Copenhague ne sera pas le lieu d’un grand et ambitieux traité sur le climat. Le temps est trop court pour cela.

Nous semblons nous diriger vers un accord sur un cadre diplomatique qui serait finalisé dans les mois à venir mais signé par tous les pays présents : pays développés, pays émergeants, pays en voie de développement. C’est le but que s’assignent les négociateurs européens : parvenir à un accord sans doute plus ambitieux mais au moins signé par tous. Le plus probable est que le protocole de Kyoto sera remplacé par un nouvel accord international plus consensuel.

L’Union Européenne qui s’est engagée à réduire ses émissions de CO2 de 20 % en 2020 ne semble pas prête à aller jusqu’à une réduction de 30 % dans la mesure où ses partenaires ne semblent pas prêts à consentir des efforts comparables. Deux domaines, néanmoins, semblent sur la voie d’un accord solide : la question du transfert de technologies d’une part, la question de la lutte contre la déforestation d’autre part. En marge des négociations de l’ONU, il semble que la Chine et les Etats-Unis soient toujours tentés par l’idée d’accords bilatéraux en dehors du cadre imposé par les négociations multilatérales.

Si la volonté d’aboutir à un accord sur les questions climatiques est louable, encore convient-il de se méfier de l’émergence d’une idéologie environnementaliste qui revêt un caractère inquiétant de part ses tendances malthusiennes voire totalitaires. Pour certains, il semble que la terre serait totalement bien plus belle sans l’humanité !

Stéphane Buffetaut
1er vice président du CNI
Président de l’Observatoire du développement durable du Comité Economique et Social Européen
Ancien député européen