Cinquante ans après mai 68, le naufrage des syndicats étudiants de gauche

FIGAROVOX/CHRONIQUE – Pour Gilles-William Goldnadel, l’agitation qui règne dans certaines universités est une tentative ratée de rejouer mai 68. L’avocat y voit davantage le triomphe de la sottise que des intérêts populaires, dont les étudiants n’ont plus le souci depuis longtemps.

Certains semblant espérer un nouveau mai 68 en 2018, je souhaiterais par ces quelques lignes apaiser un peu leurs ardeurs.

Car si un demi-siècle sépare les deux moments, tout distingue les étudiants et spectateurs d’hier et d’aujourd’hui.

En revanche, ce qui n’a guère changé, c’est sans doute la complaisance du regard médiatique pour la sottise discursive et la violence des méthodes de ceux qui prétendent incarner le mouvement étudiant.

La sottise pour commencer, et l’ignorance pour continuer.

La revendication de certains étudiants hostiles à toute sélection d’obtenir au moins 10 de moyenne à leur examen (quand ce n’est pas 15 dans certaines facultés… «pour permettre aux étudiants de poursuivre le combat») ainsi que leur orthographe aurait dû déclencher un fou rire général.

Il n’en a rien été et la plupart des journaux ont repris sans état d’âme cette revendication paresseuse du droit à la médiocrité comme s’il s’agissait d’une doléance professionnelle normale et respectable.

S’agissant du mésusage de l’orthographe, je ne saurais trop recommander à mon lecteur rieur la visite du site de l’UNEF.

Le Canard Enchaîné qui a l’esprit blagueur s’est amusé à reproduire, entre autres perles de cancres:«des filières avec des qualités ou prérequis dont elles pensent disposer actuellement et tend à l’heure portée» (sic authentique).

On sent bien que 50 ans d’éducation par l’école syndicalisée sont passés par là .

Enfin et surtout, l’utilisation de la violence n’est relatée par les grands médias que de manière curieusement sélective et sans esprit critique.

C’est ainsi que l’attention médiatique, mais aussi judiciaire, s’est portée essentiellement sur les événements de Montpellier qui ont vu un commando cagoulé s’en prendre violemment à des grévistes bloquant sans droit les locaux universitaires. Le doyen Pétel, ordinairement très policé, a fait l’objet d’une mise en examen.

Au passage, et sans vouloir aucunement cautionner la violence exaspérée, nul ne m’empêchera de plaider les circonstances atténuantes, lorsqu’un État démissionnaire ferme les yeux et qu’une justice administrative, comme cela a été le cas samedi à Paris, a considéré que la demande d’évacuation déposée par l’UNI n’était pas justifiée par l’urgence…

En revanche, les très nombreux actes de violence et de tabassages commis par une minorité d’activistes d’extrême gauche ou tout simplement de voyous de banlieue dont on ignore le lien avec les facultés sont minorés ou passés sous silence. Seuls Le Figaro, et Le Parisien en surface, et la fâcheuse sphère de manière souterraine, les relatent sans détours.

C’est ainsi, par exemple, qu’à l’université Tolbiac de Paris I, des étudiants non-grévistes ont été passés à tabac pour avoir eu le front, aussitôt dénoncé comme national, de vouloir distribuer des tracts.

Toujours dans cette université, le local de l’UEJF (Union des Étudiants Juifs de France) a été mis à sac. Les activistes ont expliqué leur geste par des peintures murales antisionistes parfaitement explicites.

Triste ironie, il s’agit d’une organisation qui, s’agissant au moins de sa direction, est liée historiquement au Parti socialiste et à SOS-Racisme et a toujours eu pour politique de distinguer l’extrême droite et ses méfaits antisémites de l’extrême gauche et des islamistes mieux traités. Elle ne semble pas avoir été particulièrement créditée de ses efforts idéologiques.

À l’université de Paris VIII, la violence est endémique depuis plusieurs semaines. Déjà Le Figaro avait décrit les agissements violents d’un «collectif d’extrême gauche» qui a installé dans les locaux universitaires, avec l’assentiment implicite de la direction, des migrants illégaux et fait régner la peur parmi les étudiants.

Le journaliste avait reproduit certains slogans révélateurs des nouvelles inclinations de nos nouveaux «étudiants» occupants:

«Mort aux blancs», «France = Pédé», «femmes, voilez-vous!», ou encore: «beau comme une voiture de police qui brûle».

Plus récemment, et toujours à Paris VIII, la violence de la minorité d’extrême gauche a enfin été dénoncée au plus haut niveau politique par le premier ministre Édouard Philippe (sur France Inter le 5 avril) qui s’est notamment ému de ce slogan toujours inscrit sur les murs d’un amphithéâtre quelques jours après l’assassinat d’Arnaud Beltrame, et dans la même veine spirituelle que le précédent:«frappez vite, frappez fort, un bon flic est un flic mort!».

On est loin ici des slogans fleuris du mois du muguet 68.

Retour à l’université de Montpellier, après la tentative violente d’expulsion du commando anti-grévistes. Un article du Figaro du 6 avril indique que «200 bloqueurs ont pris le pouvoir». Le président d’université est impuissant. La situation serait burlesque si elle n’était pas pathétique: «Il est suivi dans ses faits et gestes par le Comité de mobilisation composé de quelque 200 bloqueurs, dans une faculté qui compte 20.000 étudiants. Impossible d’organiser des réunions, sinon secrètes: “Les bloqueurs ont décrété que toute parole, réunion, devaient être entendues par les étudiants. Nous sommes attachés à la liberté d’expression générale, mais également à la nôtre!”, lance un membre de la direction, qui décrit une “loi totalitaire”. Des montagnes de chaises et de tables interdisent l’accès au bâtiment. “Nous n’avons pas accès au bureau. Quand nous faisons venir nos étudiants pour signer des conventions de stages, c’est sous le regard inquisiteur des bloqueurs”.»

Un professeur déclare: «Les étudiants et les enseignants veulent travailler, mais ils ont peur d’être agressés physiquement».

Question: qui sont ces bloqueurs prêts à en découdre? Réponse: quelques étudiants lambda et beaucoup d’activistes d’extrême gauche, tendance France insoumise ainsi que des syndicalistes de Solidaires…

Alors que l’extrême gauche a manifestement les pieds partout, la main invisible de l’extrême droite est toujours agitée fantasmatiquement. C’est ainsi que Paul Allies, ancien doyen de la faculté de droit de Montpellier, a cru devoir publier sur Mediapart une tribune titrée avec nuance: «fascisme chic à la fac de droit».

Dans l’article du Figaro précité, un élu du syndicat Solidaires étudiant ne craint pas d’évoquer «une attaque menée par une milice fasciste» en citant tout à la fois l’UNI, un syndicat de droite installé, et la Cocarde, qui n’est pas une ligue patriotique agissant depuis 1934 mais une association gaulliste souverainiste créée en 2015…

Le pire est à venir, le vocabulaire militant utilisé par les étudiants gauchisants est souvent repris sans barguigner par la presse suiviste. C’est ainsi que tout étudiant exaspéré par le blocage ou les syndicats anti-grévistes, comme récemment à Dijon, sera cavalièrement étiqueté «d’extrême droite», par une certaine presse très à cheval sur l’étiquette…

Comme si, comme toujours, chez certains petits esprits formatés depuis 50 ans, celui qui s’oppose extrêmement à l’extrême gauche… ne pouvait être que d’extrême droite.

Ceci posé, il semblerait que la complaisance pour les activistes d’extrême gauche enragés habite davantage la presse conforme que le public désormais vacciné.

Car le prestige de l’étudiant contestataire n’est plus ce qu’il était.

Jadis, M. Toulemonde envisageait respectueusement l’étudiant comme un être cultivé. Aujourd’hui, il pense que tout le monde est plus lettré que lui.

Il y a 50 ans, la vulgate marxiste, le jargon trotskiste, l’expérience maoïste serinées doctement par les étudiants pouvaient encore impressionner le chaland. La cause du peuple est aujourd’hui dans le meilleur des cas une cause de fou rire pour les étudiants, ou parfois même de folle colère.

Le public comprend au moins confusément que l’étudiant violemment contestataire d’aujourd’hui est devenu méchant.

Les slogans crus du jour sont autrement moins poétiques que ceux d’hier au soir.

Fini, le stupide mais néanmoins bien intentionné: «Nous sommes tous des juifs allemands!». Au philosémitisme obsessionnel de pacotille a succédé désormais l’antisémitisme des quartiers et le racisme anti-blanc.

On est bien loin de l’UNEF soixante-huitarde d’un Jacques Sauvageot.
En revanche, on l’a vu, l’immonde «CRS SS» a trouvé des preneurs encore plus violemment vindicatifs.

Le prestige actuel des syndicats étudiants n’est pas plus reluisant.

On est bien loin de l’UNEF soixante-huitarde d’un Jacques Sauvageot.

L’UNEF attardée version 2018 n’impressionne même plus les journaux conformistes théoriquement les mieux disposés.

Exigences des temps nouveaux de la radicalité: l’organisation estudiantine tolère désormais des camps racisés façon Indigènes de la république, interdits aux blancs.

Durant des années, et notamment sous l’empire de sa secrétaire générale Caroline de Haas, théoriquement intraitable en la matière, de nombreux viols et agressions exercés par les cadres sur les militantes ont été passés sous silence.

C’est bien parce que les soi-disant étudiants bloquants pressentent qu’ils n’impressionnent guère par leur talent qu’ils en deviennent violents.

Leur enfer d’ignorance et d’intolérance est pavé de mauvaises intentions.

Gilles-William Goldnadel

Secrétaire National du CNIP à la Justice

L’appel d’Angers pour l’unité de la droite

Il est temps. Il est temps de tracer un nouveau chemin, d’en finir avec des années de terreur intellectuelle qui interdisait toute pensée non conforme au catéchisme de la gauche « morale ». Il est temps de fonder une grande alliance de droite, parce qu’il est temps de donner enfin la victoire au peuple, à notre peuple. Il est temps d’être lucide : en 2018, les droites françaises ne peuvent plus continuer à jouer leur partition en solo et à refuser toute alliance. Ni les Républicains, délestés de leurs alliés centristes, ni le Front national toujours cornerisé, ni non plus les partis euro-critiques ne pourront l’emporter seuls. Et pourtant, ils restent désunis alors que beaucoup de choses les rapprochent sur l’essentiel. Il est temps de faire passer le pays avant les partis.

 

 

Travailler et se rassembler autour de l’essentiel

 Il est temps de dire les choses sans détours : notre pays ne peut plus se payer le luxe d’affrontements politiciens stériles. Ceux-ci ne peuvent que nourrir l’indifférence voire l’hostilité des Français à l’endroit des « politiciens » quels qu’ils soient. Si les hommes et les femmes de droite n’en prennent pas conscience, la France sera condamnée à être dirigée par Emmanuel Macron ou un de ses semblables pour de longues années encore…

Il est temps de regarder la réalité : la droite est majoritaire dans les profondeurs de notre nation mais minoritaire lors des rendez-vous électoraux. Pourquoi ? Parce qu’elle est artificiellement divisée en partis alors que ses électeurs partagent largement des idées essentielles :

– la défense de notre culture, de notre identité (contre l’immigration de peuplement et le multiculturalisme) et de notre patrimoine hérité (contre l’impérialisme islamique et le constructivisme laïcard) ;

– la restauration de l’autorité de l’État notamment en matière de sécurité (en opposition à la culture de l’excuse) et de contrôle des frontières (par opposition au mondialisme qui nie la réalité des nations) ;

– l’affirmation de la souveraineté conçue comme un moyen et non une fin (contre l’européisme béat mais au service d’une Europe enracinée) et de la puissance de la civilisation européenne dans le cadre d’une conception réaliste (et non idéaliste) des relations internationales ;

– la promotion des libertés, notamment économiques, des corps sociaux (contre l’étatisme bureaucratique et fiscaliste) par l’application du principe de subsidiarité ;

– la préservation d’une conception traditionnelle en matière de bioéthique et de politique familiale (contre le progressisme sociétal sans limite et le matérialisme dans les relations humaines) afin de protéger la dignité de chaque personne.

C’est sur la base d’une plateforme commune de ce type que la droite doit travailler à son unité.

Remettre la France dans le « sens de l’histoire »

Nous savons bien que ce qui fait l’histoire c’est la volonté des hommes, c’est l’intelligence des hommes, ce sont leurs passions bonnes et parfois mauvaises. Alors que notre famille s’entre-déchirait, le camp d’en face, celui des prétendus « progressistes », a réussi à dévorer tout l’espace, qu’il soit politique, culturel ou médiatique. Nous lui avons tout ou presque abandonné. Au point qu’être de droite, se sentir de droite, penser en homme de droite est devenu une sorte de dissidence, y compris au sein des partis dits de droite. Et, ce, alors que le mouvement des idées s’est inversé : depuis la chute du mur de Berlin, le socialisme est disqualifié et le nouveau contexte politique et géopolitique (mondialisation incontrôlée, perte de repères dans la construction européenne) donne raison aux idées authentiquement de droite.

Mais les temps changent. L’histoire s’accélère. L’immense peuple de droite, la majorité silencieuse, n’attend qu’un signe pour se réveiller ! Déjà, dans toute l’Europe, de la Pologne à l’Italie, en passant par les pays de l’ancienne Autriche-Hongrie, des coalitions de droite s’organisent, progressent, prennent le pouvoir. Il est temps d’en prendre conscience : nous sommes à l’ère des possibles, les murs du politiquement correct se fissurent. Allons-nous demeurer spectateurs ? Non, la France ne peut pas rester au bord du chemin.

             Agir concrètement pour l’unité

Un certain nombre d’entre nous se sont déjà réunis à Angers, le 27 mars dernier, à l’initiative du « Cercle Anjou Conférences », pour débattre, en public, des conditions de réalisation de l’unité de la droite actuellement éparpillée entre différentes organisations qui doivent passer par-dessus leurs habitudes, leurs ambitions et leurs intérêts. Cette réunion en appelle d’autres pour répondre à l’aspiration du peuple de droite : continuer à décloisonner en élargissant encore, sans exclusive d’origine, les participants ; poursuivre les rencontres pour apprendre à se connaître et favoriser les rapprochements locaux et nationaux ; approfondir la réflexion pour favoriser l’émergence d’un programme crédible.

Il est temps, il est plus que temps que les hommes et femmes de droite de bonne volonté fassent un pas les uns vers les autres et trouvent les moyens de faire naître un grand mouvement de droite réunissant des personnes (électeurs, militants, cadres et élus) venant de toutes les actuelles organisations mais réunies par un même amour de la France. La digue bâtie par la gauche « morale » est sur le point d’être submergée. Alors, que chacun prenne ses responsabilités et fasse les compromis nécessaires. Les querelles d’égo et les stratégies partisanes doivent céder devant le bien commun de la France.

Il est temps que naisse une droite du réel, une droite à nouveau connectée avec la vie de notre peuple. Cette France-là, cette France du quotidien, n’a que faire du cirque politique. Cette France du réel veut une droite qui lui corresponde. Elle veut une grande alliance, pragmatique, construite autour de quelques principes fondamentaux. Cette France, il est temps de la mettre au premier plan. Pour cela, aucun doute possible, il est temps que la droite trouve son unité pour gagner et, une fois au pouvoir, tenir parole !

 

Liste des premiers signataires :

– Charles BEIGBEDER, entrepreneur, élu de Paris 

– Georges BELMONTE, conseiller municipal de Saint-André-de-Cubzac (Gironde), Pour la France

– Véronique BESSE, maire des Herbiers, Présidente de la communauté de communes du Pays des Herbiers (Vendée), député honoraire 

– Arnaud BOBET, conseiller municipal de Saint-André-de-Cubzac (Gironde), Pour la France

– Jacques BOMPARD, maire d’Orange (Vaucluse)

– Christine BOUTIN, ancien Ministre 

– Hervé CLUZEAU, conseiller municipal de Générac (Gironde), Pour la France

– Nicolas DHUICQ, maire de Brienne-le-Château (Aube), député honoraire

– Jean-Louis DUMAS, Pour la France

– Jean-Jacques EDARD, maire de Cavignac (Gironde), Président de Pour la France

– Pascal GANNAT, conseiller régional (Pays de la Loire)

– Martine HOSTIER,  adjointe au maire de Cézac (Gironde), Pour la France

– Hervé de LEPINAU, conseiller municipal, conseiller départemental (Vaucluse)

– Marie-France LORHO, député (Vaucluse) 

– Thierry MARIANI, ancien Ministre 

– Emmanuelle MENARD, député (Hérault)  

– Robert MENARD, maire de Béziers (Hérault)

– Charles MILLON, ancien Ministre 

– Dominique MONNET, ancien premier-adjoint de Bourg-sur-Gironde (Gironde), Pour la France

– Bruno NORTH, entrepreneur, Président du CNIP 

– Karim OUCHIKH, conseiller municipal, conseiller régional (Île-de-France), Président du SIEL 

– Jean-Frederic POISSON, député honoraire, maire-adjoint de Rambouillet (Yvelines), Président du PCD 

– Christian VANNESTE, député honoraire, Président du RPF et de La droite libre 

 

Du mauvais côté d’un conflit

Les Anglo-saxons sont coutumiers du mensonge d’État ou de la désinformation. Ils manipulent l’opinion internationale avec un profond mépris pour l’intelligence des peuples et des gouvernants étrangers. Ce qui se déroule actuellement, face à la Russie, est typique de cette suffisance et de la vision des relations internationales qui en découle. 

 

Nous savons ce qu’il en était de l’arsenal de destruction massive de Saddam Hussein et de la « quatrième armée du monde ». Nous revoyons Colin Powell faire défiler, sans honte, à la tribune des Nations-Unies, des photos de camions censés représenter un « laboratoire mobile de recherche » irakien. Le président Chirac avait alors refusé de participer à une guerre préventive contre l’Irak ce qui avait provoqué, aux États-Unis, une flambée de haine contre la France. L’histoire est riche de ces mensonges orchestrés pour la plupart par la CIA, chaque fois pour conforter l’hégémonie des États-Unis..

 

Bien qu’informé de la situation réelle au Proche-Orient et de l’incongruité des accusations portées contre Bachar el Assad et indirectement contre son allié russe, M. Macron s’aligne sur Washington, sans hésitation ni murmure. Il est patent que M. Macron fait preuve d’un tropisme pro-américain qui lui fait oublier les intérêts de la France et son rôle traditionnel dans les affaires du monde. Sa manie d’émailler certains de ses propos de mots anglais n’est rien d’autre que la preuve, au quotidien, d’un asservissement, non pas seulement culturel, mais également politique, aux États-Unis. Rappelons lui, qu’en tant que chef de l’État, il a la lourde charge de maintenir notre Nation, indépendante, en conformité avec le cours de son histoire. 

Malgré M. Macron et les médias occidentaux, une fois de plus, aujourd’hui, nous pouvons nous interroger sur la véracité d’une série d’accusations qui visent la Russie. Pourquoi le colonel Sergeï Skripal, libéré par Poutine et autorisé à quitter la Russie aurait-il fait l’objet d’une tentative d’assassinat, avec sa fille, à la veille des élections présidentielles russes où le président sortant aurait plutôt recherché une approbation internationale? C’est aussi prendre les services spéciaux russes pour des incapables en leur prêtant une méthode d’assassinat aussi connotée et surtout de ne pas avoir réussi l’élimination. Poutine défend les intérêts de son pays mais ne fait pas de provocation. Dans le même ordre d’idée, s’agissant de la Goutha orientale, où Bachar aurait utilisé les gaz pour réduire une poche de quelques kilomètres-carrés. Lui aussi serait donc un imbécile et ses généraux avec lui, en utilisant une arme interdite alors qu’il a partie gagnée face à quelques islamistes terroristes d’Al Jeich Islam? soulignons que sur un espace réduit avec des conditions météo défavorables, le gaz ne s’arrête pas à la ligne de front…D’ailleurs les observateurs du Croissant rouge syrien, envoyés sur place n’ont rien vu ressemblant à une attaque. La Russie, bien informée sur la situation, du moins nous sommes en droit de le penser, dément l’utilisation de gaz de combat par son allié. Jamais les conseillers russes n’auraient autorisé une telle attaque…

Alors à quoi veulent en venir les États-unis en prenant, mutatis mutandis,  la défense d’Al qaïda et de ses succédanés?  Il semble que les États-Unis reprochent à la Russie de ne plus être l’URSS, tout en ayant réussi à redevenir une grande puissance. La Russie les gène, comme la Chine d’ailleurs, adversaire et soutien de l’Iran, certes, mais économiquement nécessaire et militairement plus dangereux à provoquer. En fait, Washington reproche à Moscou d’être le vainqueur en Syrie. Or les États-Unis n’acceptent pas de concurrence au Moyen-Orient où ils voudraient créer un vaste territoire au sein duquel ils pourraient agir à leur guise. Ils soutiennent, pour des raisons essentiellement pétrolières, l’Arabie saoudite et sont, ainsi, dans l’obligation de s’opposer à l’Iran, ennemi chiite de l’Arabie sunnite… tout en soutenant, de fait, les créatures islamistes du wahabisme. La Russie, toujours à la recherche d’une sécurité sur son flanc sud, est donc l’allié de l’Iran. Ajoutons qu’Israël, autre allié des États-Unis, où le groupe de pression juif est puissant, y compris dans l’entourage de Trump, n’est pas mécontent de voir une situation conflictuelle entre pays musulmans voisins.

Dans cette affaire où les excités sont les Occidentaux et les modérés les Russes, nous pouvons nous poser la question suivante: qui respecte les règles internationales? Trump, Macron et May qui s’apprêtent à bombarder un État souverain, sans mandat de l’ONU, en s’appuyant – il faut oser- sur des suppositions d’atteintes aux règles de la guerre, ou Poutine qui fait tout pour éviter que cette crise ne dégénère après avoir aidé le pouvoir syrien à vaincre les terroristes islamistes? Bachar el Assad n’est certes pas irréprochable, mais c’est un Alaouite. C’est-à-dire qu’il appartient à l’ethnie que  le général Gouraud, du temps du mandat français, avait considéré, à juste titre, comme seule capable de garder la cohésion de la Syrie. Un Alaouite au pouvoir ne favorise donc pas le dessein étatsunien d’une abolition des frontières nées des accords Sykes-Picot! Mais M. Macron, connaît davantage les cow-boys et Wall-street que les grands personnages de l’histoire de France. À cause de cette dérive personnelle il s’est rallié au droit du plus fort en foulant au pied le Droit international et les intérêts de la France. M. Macron se trompe d’allié…

 Henri ROURE   

Président de la Commission Défense

 

Dictature en marche

« La précondition d’une dictature n’est pas que toute l’opposition soit en prison mais que les organes de contre-pouvoir soient supprimés ». Voilà très exactement le projet d’Emmanuel Macron. À défaut de s’attaquer aux vraies questions que, comme un certain nombre de ses prédécesseurs, il préfère ignorer, le président de la République utilise les outils de la démagogie pour concentrer encore davantage son pouvoir, en même temps qu’il use d’une arme infiniment plus subtile qu’une vulgaire réforme du mode de scrutin, pour continuer à se garantir un parlement à sa botte.

En savoir plus

Boulevard Voltaire : interview de B North

Le CNIP que vous présidez rejoint la plate-forme des Amoureux de la France avec, notamment, Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Fréderic Poisson, Emmanuelle et Robert Ménard. Pourquoi avoir fait ce choix ?

Notre mouvement est le plus ancien parti de la droite française. Nous existons depuis 1949. J’ai fait ce choix car je constate que, depuis plusieurs années, la droite perd les élections. J’en ai assez.

 

Face à ce constat, la solution peut être celle de François Mitterrand. Pour conquérir le pouvoir, il a fait le Programme commun de la gauche et l’Union de la gauche. C’est ce qui, en partie, lui a fait gagner le pouvoir. Je fais aujourd’hui la même analyse, même si les temps ont changé.
Je suis pour faire un Programme commun de la droite et l’Union de la droite, pour qu’on puisse enfin reconquérir le pouvoir.

Ce n’est pas encore quelque chose d’institutionnalisé. C’est une association de gens qui partagent cette attitude. Par ailleurs, le CNIP a déjà collaboré avec le Parti chrétien-démocrate à certaines occasions. J’ai, moi-même, été candidat dans le cadre d’un partenariat avec Debout la République. Cette union a déjà plus ou moins été travaillée par le passé. Il faut aller plus loin en agrégeant plus de gens. Il faut que les Français reconnaissent que nous pouvons constituer une alternative à droite, entre les deux mastodontes que sont Les Républicains et le Front national et qui, par ailleurs, ne sont pas au mieux aujourd’hui. On sait bien que la situation n’est pas facile ni pour monsieur Wauquiez ni pour le Front national. C’est peut-être le moment de voir l’émergence d’une troisième voie constituée par tous ces mouvements de droite qui, tout seuls, ne pèsent pas suffisamment pour pouvoir véritablement avoir un poids politique aux échéances à venir.
 

Le CNIP avait soutenu François Fillon au moment des présidentielles. Vous éloignez-vous définitivement du parti des Républicains en suivant Nicolas Dupont-Aignan ?

Non, je crois qu’il y a plutôt une stratégie.
D’abord, la ligne politique du CNIP n’est pas une ligne politique extrême. Nous défendons les valeurs sans les outrances et une ligne libérale conservatrice.
Après l’échec, au premier tour, de la primaire de Nicolas Sarkozy, nous avons assez naturellement soutenu François Fillon. Nous étions, avec Les Républicains et le PCD, un des trois partis associés dans la primaire de la droite. Notre engagement était de soutenir jusqu’au bout le candidat issu de la primaire. Nous avons tenu cet engagement.

Interview audio : https://soundcloud.com/bvoltaire/bruno-north-1