Cérémonie des vœux 2017 – discours du Président

Discours de M. Bruno North, Président du CNIP

Seul le prononcé fait foi

Chers amis,

Au nom du plus vieux parti de la droite française, Au nom du Centre National des Indépendants et Paysans, que j’ai l’honneur de présider depuis maintenant presque un an, je vous présente mes meilleurs voeux, pour vous, pour vos familles et pour tous ceux qui vous sont
chers.

Je veux tout d’abord me souvenir de ceux qui nous ont quitté.

A la mémoire d’Edouard LEVEAU, ancien Vice-Président du CNIP et Député Maire de Dieppe et de Thierry AURAN, Secrétaire National aux Etudes de la présente mandature, trop tôt disparus, je vous remercie de respecter une minute de silence.
En cette année dont je n’ai pas besoin de souligner le caractère particulier, je voudrais, à travers vous, formuler deux voeux pour la France.
Le premier est que nous soyons enfin débarrassés de la gauche, de toutes les gauches : de celles qui s’affichent comme telles, mais aussi de celles qui avancent masquées sous des habits prétendument nouveaux et de celles qui sont camouflées en amis, des amis qui, bien entendu, ne nous voudraient que du bien, qu’ils soient archéo-socialistes, nationaux-étatistes, libéraux-libertaires ou tout simplement modernistes – autre terme pour ne pas dire progressistes – en fait de tous ceux qui sont imprégnés des idéologies mortifères de la gauche et qui partagent la même écrasante responsabilité d’avoir conduit la France dans la situation qui est aujourd’hui la sienne.

Le second est que le débat politique ait lieu.
Enfin…
Qu’il oppose projets contre projets et non pas, comme c’est le cas depuis trop longtemps et encore plus en ce début d’année, ragot contre fonds de poubelle, attaque ad hominem contre agression ad personam c’est-à-dire visant purement à détruire la réputation plutôt que l’argumentaire de son adversaire et en la matière, je sais de quoi je parle.
En cette année présidentielle, la responsabilité de chacun, je pense tout particulièrement aux médias, dont le rôle sera essentiel, est de redonner sa noblesse à la confrontation des idées.
Les Français doivent pouvoir se déterminer en toute connaissance de cause, et non sur des caricatures, sur des « petites phrases » formulées en 140 caractères ou sur des opérations de communication propagées à coups de mots-dièse fielleux.
Il nous appartient à nous indépendants d’y prendre bien garde car l’un des enjeux de l’élection présidentielle est là et il porte un nom qui est comme la synthèse de mes deux voeux : le malentendu.

Ce qui sera mal entendu peut tout à fait déboucher sur un malentendu électoral funeste pour la France.
Car souvenons-nous, en 1981, la France, qui était déjà majoritairement de droite, avait porté à la présidence de la République le premier président socialiste de la Ve République – au moins avait-il eu l’honnêteté perfide de se définir comme tel– et l’expérience, désastreuse, dura quatorze ans.
La faute à qui ?
Aux électeurs ?
Non. Certes pas.
La faute, surtout, aux ambitions personnelles et aux manoeuvres d’appareils.
En 2012, la France, qui était devenue encore plus majoritairement de droite, a récidivé.
Dans un moment de lucidité mêlé de cynisme à l’approche de la victoire qui lui était promise, François Hollande l’avait reconnu à une semaine du second tour dans un long entretien qu’il avait accordé au « Nouvel Observateur » : « La France n’est pas majoritairement à gauche », avait-il dit.
Il avait pourtant été élu.

La faute à qui ?
Aux électeurs ?
Non, certainement pas.
La faute là encore, à une droite qui avait déçu bien sûr, en ne tenant pas les promesses des espoirs qu’elle avait suscités, mais aussi et surtout, à de nouvelles ambitions personnelles et à d’autres manoeuvres d’appareils.
Soyez-en bien convaincus : bien que cinq ans plus tard la France soit encore bien plus majoritairement de droite et j’ose le dire, probablement encore plus à droite, qu’elle ne l’a jamais été, ce péril n’est pas écarté.
La campagne présidentielle n’a pas encore réellement débuté et l’on voit déjà des apprentis stratèges mener des assauts pour expliquer à François Fillon comment il doit faire pour remporter l’élection présidentielle, c’est-à-dire comment il doit se renier, alors qu’ils ont pour seul titre de gloire d’avoir perdu face à lui à la primaire de la droite.
Oui, ils croyaient que la primaire allait se gagner au centre et ils l’ont perdue, et ils voudraient maintenant nous convaincre que la présidentielle, elle aussi, va se gagner au centre,
Centre qui n’est que le triangle des Bermudes de la droite française.
Je ne parle même pas de ceux qui, émoustillés par les sondages, se mettent à lorgner vers un candidat qui n’a rien d’autre à proposer qu’un slogan de promeneur mais qui est déjà soutenu par tout l’establishment, par de pseudos-intellectuels qui se sont toujours trompés, ou par des banques qui n’ont jamais financé autre chose que leurs actionnaires.

En cette année 2017, nous ne devons penser qu’à la France.
A la France et à tous les Français qui souffrent, et qui désespèrent de pouvoir encore espérer.
A l’issue d’un quinquennat de petites et de grandes lâchetés, et de décisions totalement inconséquentes, qui ont précipité le déclin du pays au point que l’on peut maintenant employer le terme de décadence, la tâche qui est assignée au Centre National des Indépendants et Paysans est immense, mais elle est à notre portée.

 

Notre mission est double :

  • elle est d’assurer aux Français que leur révolte est légitime qu’elle a enfin trouvé le moyen de se
    traduire dans les urnes, et que leur vote ne sera pas trahi ;
  • elle est de veiller au respect des engagements plébiscités par les quatre millions et demi d’électeurs
    de la primaire de la droite, en faisant contrepoids à tous ceux qui n’ont eu de cesse, depuis des
    décennies, de tirer la droite française vers la gauche et voudraient y parvenir à nouveau.

Allez leur dire ! Allez leur dire que nous au CNIP nous ne nous battons pas pour le CNIP.
Nous nous battons pour la France.
Car le CNIP n’est pas une fin en soi. C’est un outil, et une fidélité à des convictions.

Pourquoi le CNIP est-il toujours vivant alors que nous aurions pu, tout un chacun, aller voir ailleurs si l’herbe y est plus verte, c’est-à-dire si les places y sont plus confortables ?
Parce que nous avons foi en nos idées.
Parce que nous croyons qu’une révolution conservatrice et libérale est souhaitable, et parce que nous croyons qu’elle est enfin possible.
Mieux : nous la voyons, elle est là, à portée de main, tant les circonstances historiques n’ont jamais été aussi favorables.
La gauche est tenace mais la réalité l’est plus encore.
Et la réalité est venue nous donner raison.
Du moins est-elle venue donner tort à la gauche dans tous les domaines.
Toutes les idées qui régnaient sans partage depuis Mai 68 ont été pulvérisées par cette réalité qui n’a eu de cesse de s’aggraver et dont les Français ont pris conscience, parce qu’ils la voient tous les jours, parce qu’ils la vivent et parfois en meurent.
La bataille des idées est en train d’être gagnée.
Mais il faut maintenant qu’elle se traduise par une victoire politique, qui sera celle des mois de mai et de juin, mais qui sera surtout celle des mois qui suivront, lorsque tout ce que nous prônons sera mis en œuvre.
En fait, si je ne devais formuler qu’un seul vœu, ce serait celui-là : que les Français, qui croient avoir tout essayé sauf le populisme, qui comme vous le savez n’est ni de droite, ni de gauche, portent au pouvoir ce qu’ils n’ont pas essayé, ce qu’ils n’ont pas vu à l’œuvre, une véritable droite française, fière de ses valeurs, fière de la civilisation européenne, fière de rendre aux Français toutes leurs libertés et tout leur honneur.

Vive 2017 !
Vive le CNIP !
Vive la France !

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